RETHYMNON
Rethymnon est la 3 ème ville de Crète. Son histoire remonte à la nuit des temps. Mais son apogée date du XV ème siècle. La Renaissance crétoise y est née. Les vénitiens, qui avait acheté la Crète aux Croisés en 1204, vont imposer leur architecture et leur culture. Très vite Rethymnon va devenir la ville des lettres, les intellectuels s'y installent, donnant à la ville une aura qui encore aujourd'hui persiste. De cette époque, Rethymnon a gardé son port vénitien et sa citadelle qui domine la vieille ville et ou il fait bon flâner, celle-ci offre une vue générale sur la ville. Tout à coté, vous trouverez le petit musée archéologique, regroupant des bijoux, ustensiles, céramiques mioennes, ainsi que des fragments de sarcophages romains et byzantins très intéressant, 30 mn suffisent pour la visiter et certaines pièces sont vraiement admirables. Les ruelles étroites et pittoresques de Rethymnon, sa Porta Guora, la Basilique Ahios Franghiskos ou bien encore la fontaine Rimondi sont autant de monuments vénitiens, qui montrent la splendeur d'un temps passé. Pour qui connait Venise, une ballade dans la vieille cité rappellera quelques ressemblances avec la Sérénissime.
Et, comme si le coeur de cette dernière battait encore entre les murs de l'ancienne Rethymnon la ville se part de paillettes, s'illumine de milles feux, pour faire place chaque année avec l'arrivée de l'hiver, à son célébre carnaval, le plus important de Crète. Mais si les violons crétois animent l'hiver et son carnaval, l'été, c'est le théatre et la musique qui s'associent pour faire vivre le Festival Renaissance. La Forteresse "La Fortetsa" devient alors le centre de nombreuses festvités ou la Renaissance européenne est à l'honneur. Mais la conquête de l'île par les turcs en 1641 met fin à cette période qui aura tout de même duré plus de 400 ans. Le style imposé par ces derniers, change notamment l'image de Rethymnon, lui donnant aujourd'hui un aspect multiculturel non sans charme.
Endroit également sympathique de Reythymon, le marché ( qui se tient le jeudi matin ). Aux portes de la marina et de la longue plage, ce sont les saveurs, les senteurs et les couleurs
qui animent le bord de mer. Il est extrêment agréable de s'y promener, d'aller d'étal en étal
et de se laisser tenter par des agrumes gorgés de soleil.
ARKADI
Le monastère d'Arkadi se situe dans le nome de Rethymon, à environ 25 kilomètres au sud-est. Ce dernier occupe un plateau, de forme plutôt rectangulaire, faisant 6,5 kilomètres de côté, à une altitude de 500 mètres environ. La région d'Arkadi est fertile et l'on y yrouve de nombreuses vignes, oliveraies et des fôrets de pins, de chênes et de cyprès. L'ouest du plateau s'arrête brutalement pour laisser place à des gorges, ces dernières possèdent une riche diversité de plantes et de fleurs sauvages endémiques.
Histoire
Arkadi fut un centre actif et un des hauts lieu de la résistance contre l'occupation ottomane, ce qui fit sa célébrité. En novembre 1866, pendant la révolte crétoise, l'Empire ottoman envoya des forces massives pour réprimer les insurrections sur l'île . 964 Grecs fuyèrent leur village pour se réfugier au monastère : des résistants, et une majorité de femmes et d'enfants, qui se retrouva bientôtbassiégévpar 2000 soldats turcs. Après trois jours de combats, plutôt que de se rendre, les Crétois préférent mettre le feu a leurs barils de poudre . Sur les 964 personnes présentes au début de l'assaut, 864 sont tuées au cours des combats ou au moment de l'explosion ( parmi les victimes on compte l'higoumène Gabriel, la tradition veut que ce soit lui qui ait mis le feu aux barils de poudre ). 114 hommes et femmes sont capturés, trois ou quatre parviennent à s'échapper, parmi eux, un des deux messagers qui s'était déjà enfui pendant la nuit pour chercher des renforts. Les pertes turques sont estimées à 1 500. Leurs corps furent inhumés en plusieurs endroits ou restèrent sans sépulture, comme ce fut le cas pour de nombreux chrétiens, et furent finalement jetés dans les gorges voisines.
Les survivants de cette tragédie ne connaissent pas un meilleur sort que ceux de morts aux combats. Les 114 prisonniers sont transportés jusqu'à Rethymon ou ils subissent de nombreuses humiliations de la part des officiers lors de leur transport, mais également de la part de la population musulmane qui les attend à l'entrée de la ville et leur jette des pierres et les couvres d'insultes. Les femmes et les enfants sont enfermés une semaine dans l'église de la Présentation de la Vierge à Rethymon. Les hommes sont incarcérés une année entière dans des conditions difficiles. Le consul de Russie doit intervenir pour exiger du Pacha qu'il assure des conditions élémentaires d'hygiène et procure des vêtements aux prisionniers. Aprés une année, les prisionniers sont libérés et peuvent regagner leurs villages.
Le monastère est devenu aujourd'hui un sanctuaire national en l'honneur de la résistance Crétoise. Le 8 novembre est désormais le jour de fêtes commémoratives à Arkadi et à Rethymon. L'explosion ne mit pas un terme à l'insurrection Crétoise, mais attira de l'Europe sur ce peuple qui se battait pour son indépendance.